Castellas avant l’An Mil
en Provence

Le n°11 (septembre 1999) de Châteaux-Forts d’Europe (Revue trimestrielle) est consacré aux fortifications et châteaux-forts du haut Moyen Age en Provence Orientale.

Aux VIIIe-IXe siècles, les Carolingiens établissent leur pouvoir en Provence. La résistance opposée à Charles-Martel par les Provençaux entraîne le remplacement systématique des cadres anciens par des Francs du nord. Une classe d’hommes armés est installée pour paiement de ses services à la tête de grands domaines. Dans des délais assez brefs, les nouveaux venus changent les comportements et les structures. Ces “Carolingiens” étrangers à la région, souvent originaires d'Austrasie, évoluent vers une société seigneuriale dès avant l’ordre féodal imposé par les princes du royaume de Bourgogne après 973.

On devine l’organisation de cette société proto-féodale à travers l'archéologie et les preuves fossiles dans les textes du XIe et du début du XIIe siècle. Après avoir examiné les fortifications et les survivances romaines, on étudie les apports des groupes aristocratiques Goths et Francs. Les “castellas” sont parfois de puissantes forteresses élevées sans autorisation royale ; les centres domaniaux, d’abord pourvus d’un réduit retranché, évoluent vers divers modèles de châteaux. Des enceintes “circulaires” inspirées des fortifications barbares du haut Moyen Age ont bien des points de ressemblance avec les forts de garnison construits par les rois carolingiens. Le principal bâtiment à l’intérieur de ces enceintes est une grande aula qui occupe le milieu de la cour. La porte est souvent défendue par la braie extérieure d’un chemin de défilement. Un autre modèle annonce les “châteaux à motte” ; l’aula, qui s’élève sur le point culminant dans une enceinte restreinte, est accompagnée d’une basse-cour.

Il faut noter que ces châteaux de l’époque carolingienne tardive n’utilisent jamais la maçonnerie à la chaux, mais la pierre sèche, assemblée parfois avec art. La noblesse terrienne reste attachée à des techniques et des modèles “germaniques” alors même que les exemples romains sont partout omniprésents et que la maçonnerie à la chaux est utilisée de façon contemporaine pour les églises.

Index, 85 ill. photos et plans.

L'auteur : Jean-Claude POTEUR

 

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