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Châteaux-forts de l'an Mil en Provence Orientale |
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Le n°18 (juin 2001) de la revue Châteaux-Forts d'Europe est consacré aux résidences de l'époque de transition entre l'époque carolingienne et bourguignonne et aux plus anciens châteaux-forts princiers en Provence orientale et centrale. Lorsque les régions rhodaniennes et alpines basculent dans la sécession du troisième royaume de Bourgogne en 878, la Provence orientale reste un bastion de fidélité carolingienne. Les guerriers du roi de Vienne occupent tout de suite la Provence occidentale sous la conduite d'un comte d'Arles. Puis, ils grignotent peu à peu la Provence centrale en s'alliant avec des pirates arabes. En 972, la capture par ceux-ci de saint Mayeul, abbé de Cluny, donne l'occasion aux seigneurs occidentaux d'aller occuper en une rapide et brutale conquête les terres orientales ; ils y éliminent les anciens aristocrates et les grands propriétaires fonciers. On assiste ainsi à une occupation étrangère, de la même manière que les Normands s'emparent de l'Angleterre après 1066. Mais ici, l'événement se passe vers l'an Mil et les principautés et féodalités se mettent en place de façon encore plus précoce et presque caricaturale dans leur totale autonomie. Les conquérants se heurtent aussi à des résistances, de la part de l'ancienne noblesse réfugiée dans les abbayes et se servant de celles-ci pour récupérer des bribes de leurs biens, et aussi de la part de communautés fortement organisées et défendant d'anciennes libertés. Finalement, les chefs de guerre sont obligés de partager les conquêtes en chasant leurs guerriers mais aussi en recrutant des collaborateurs parmi les anciens possesseurs terriens qui deviennent des seigneurs. Les nouveaux venus récupèrent les anciens centres de commandement installés
dans des monuments antiques, mais pas les résidences "privées" ;
contrairement à ce qui se produit dans d'autres régions, des "palais" comme la célèbre aula de Doué-la-Fontaine, dont on découvre un
équivalent provençal à Saint-Apollinaire, ne sont pas convertis en châteaux.
Les nouveaux princes s'établissent sur des sites qui paraissent isolés,
perchés, inaccessibles, en des points excentriques par rapport aux territoires
qu'ils dominent. Certains de ces lieux cependant, qui paraissent maintenant
solitaires, sont des habitats-refuges du haut Moyen Age et les plus importants
centres de peuplement de l'arrière-pays à l'arrivée des conquérants. 72 illustrations, photos, gravures et plans. L'auteur : Jean-Claude POTEUR
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